Préciser ses pratiques de pâturage >> En explicitant les différentes composantes d'une pratique et en percevant leurs conséquences sur le prélèvement des végétations effectué par les animaux
Souvent, les pratiques de pâturage sont décrites de manière trop approximative pour bien comprendre les résultats obtenus. Ce manque de précisions empêche alors de programmer ou de piloter correctement les pratiques au cours du temps selon les objectifs poursuivis. Ceci explique aussi pourquoi il est difficile de copier la pratique du voisin ! Enfin certain.e.s ont parfois l’impression de « faire pareil toute l’année », au risque d'oublier de considérer que les animaux et les végétations évoluent au cours du temps. Ils répondent donc différemment à une pratique a priori similaire selon les saisons.
Cette fiche a l’ambition d’aider les éleveurs à identifier l’ensemble des choix qu’ils font ou sont amenés à faire pour concevoir une pratique et de mieux en maîtriser les conséquences.
Pour cela, cette fiche propose une façon de décrire avec précision chacune de ses pratiques de pâturage par l'explicitation d'une série de composantes mises en oeuvre (choisies et/ou subies) et d'appréhender via l'observation du prélèvement alimentaire les effets que celles-ci ont sur les fonctionnements biologiques des animaux et des végétations.
Les refus au pâturage
Au pâturage, certaines plantes qu’on pensait pouvoir faire manger sont en fait refusées par le troupeau, à un moment donné, dans une parcelle donnée. Souvent, ce refus sera un aliment pour plus tard ou pour d’autres animaux. Quand ce refus est prévu pour être pâturé plus tard, on parle de report volontaire, pas de refus subi. Quand ce refus n’est pas prévu, on constate que la végétation devient hétérogène. Il arrive qu’on décide d’intervenir dessus mécaniquement car certains refus s’étendent et font craindre des dérives de flore. Mais il peut être intéressant de faire évoluer ses techniques pour réussir à faire consommer ces plantes au troupeau.
Qu’est-ce qu’un refus ? Qu’est-ce qu’il indique ? Comment faire avec les refus, en fonction de ses objectifs, et en limitant les coûts et le temps de travail ? Cette fiche vise une remise en question, en nuance, de la notion de refus au pâturage, en partant de divers constats et retours d’expériences des éleveurs du réseau Pâtur’Ajuste.
Concevoir la conduite technique >> à l'échelle parcellaire, en lien avec ses objectifs d'élevage.
L'alimentation des troupeaux au pâturage doit être raisonnée en fonction des cycles annuels et de 'l’évolution des végétations semi-naturelles. Aucune "recette" simple n'existe pour maîtriser ces dynamiques végétales et en même temps nourrir le troupeau. Trop souvent les éleveurs subissent les végétations plus qu'ils ne les pilotent et ont recours à la mécanisation pour rattraper ce que les animaux n'ont pas pu faire. Pourtant, certains éleveurs conçoivent le pâturage comme un moyen d'action sur le milieu, pour construire des ressources fourragères pour aujourd’hui et pour demain.
Cette fiche cherche à identifier la façon de concevoir la conduite technique des parcelles au cours de l'année. Pour cela, un petit catalogue de principes techniques permettant d'atteindre ses objectifs en jouant sur les processus biologiques est présenté dans les pages centrales.
Voici quelques-uns de ces principes :
- pour améliorer le report sur pied et la diversité floristique,
- pour limiter les refus,
- pour renouveler le feuillage accessible au troupeau,
- pour maintenir la productivité végétale,
- etc.